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Le chat de Tigali
de Didier Daeninckx
Syros Jeunesse
Collection Mini souris noire
(lu avec des CM 1 en octobre 2 004 et relu en CM 2 en avril 2009)
Je peux vous envoyer le texte retapé...
Les enfants l'ont lu en trois fois.
- Les deux premiers chapitres : le départ d' Algérie
- Jusqu'au dimanche 27 septembre inclus
- La fin
Activités réalisées :
Après lecture des deux premiers chapitres
Ils ont rempli le tableau suivant :
Narrateur |
Roman écrit sous quelle forme ? |
Personnages |
Liens familiaux |
François Huet, instituteur | journal intime | Sonia François Vanessa Amchiche |
femme de François Mari de Sonia fille de Sonia et François chat dela famille |
Ils devaient aussi raconter en deux, trois lignes ce qui se passait dans
ce début de roman (parler de déménagement, de départ d'Algérie pour la France).
Il fallait aussi qu'ils relèvent les passages qui montraient la gentillesse des habitants
de Tigali : Le cadeau anonyme et le geste des hommes envers François (seulement une
élève avait relevé ce passage "Nous nous serrons la main et chacun d'eux porte la
paume à son coeur").
Ils devaient enfin identifier le moyen de transport utilisé par la famille pour revenir
en France, ce qui ne fut pas toujours chose aisée, j'ai entendu "voiture taxi",
ou "bateau" parce qu'on avait localisé l'Algérie sur une carte, avant l'avion
"Au-dessus de la Méditerranée la mélodie, dans nos têtes, couvre le bruit des
réacteurs".
Le talent de l'auteur réside dans la façon dont il dit les
événements, tout est suggéré, il faut avoir une lecture attentive, lire entre les
lignes. C'est très subtil.
Et mes élèves ont eu des difficultés parfois pour comprendre le texte. Il a fallu que
je les fasse lire à haute voix à plusieurs reprises, que je leur lise parfois des
passages pour qu'ils fassent du sens.
Ce qui était d'autant plus intéressant. Un texte qui résiste est souvent un texte
passionnant.
Quelques jours après la lecture du roman, je leur ai apporté des
makroutes que j'avais faits pour eux la veille : un cadeau pas anonyme.
Ils ont adoré ça !!!
Après les 3 chapitres suivants, je leur ai demandé de résumer ce qu'ils avaient lu et de répondre à la question suivante : Le chapitre du 16 septembre fait-il "avancer" l'histoire ? A quoi sert-il ?
Grosse difficulté pour les élèves. Non, le chapitre n'apporte rien à l'histoire en elle-même (ce n'est pas un événement de plus), mais les élèves ne l'ont pas compris. Certains m'ont dit qu'il y avait des magnétoscopes dans les champs etc... la plupart ont pris ce texte au premier degré, ils n'ont pas vu ce qu'il y avait derrière les mots.
Alors, je leur ai "dit" mon journal, j'ai fait comme si j'écrivais un journal intime et j'ai raconté : "aujourd'hui, les enfants étaient fatigués, ils bâillaient dès le matin à 9 heures, je me demande à quelle heure ils se couchent..." Et alors, ils ont compris ! On a donc dit que ce chapitre, c'était les réflexions d'un instituteur, et qu'il montrait qu'on était bien dans un journal intime.
Activité d'écriture (puis de réécriture) : ils ont écrit le journal de Vanessa, le 27 septembre.
Nous avions parlé de ce travail avant qu'ils le fassent seuls, à l'oral nous avions inventé les paroles de Vanessa. Cela n'empêche que 4 élèves ont écrit leur texte à la troisième personne du singulier. Ce n'était donc pas un journal intime.
Avant leur réécriture, nous avons remis les choses au point, donné de nombreux exemples, et les enfants ont pu réécrire leur texte sans mon aide. Cliquez ici pour lire un texte d'enfant (deuxième jet, le premier était assez réussi mais avec quelques fautes de syntaxte et quelques maladresses).
Avec les CM 2, nous avons fait une réécriture plus longue. Ils devaient toujours écrire le journal de Vanessa (en imaginant qu'elle avait leur âge) mais ils devaient réécrire les cinq premiers jours du roman (du départ jusqu'au jour de l'ouverture de la chasse). Ils avaient pour consigne de mettre des réflexions personnelles de l'enfant, ce qu'elle ressent à l'idée de venir en France etc... Voici l'exemple d'une production.
Après lecture intégrale du texte, ils ont donné un titre à chaque chapitre (exercice de synthèse intéressant). Voici ce que ça a donné (en bleu ce sont les propositions des élèves de CM 2 en avril 2009) :
Vendredi 21 août : Le dernier jour avec les gens de Tigali, Les hommes du
village, le déménagement, les gens de Tigali.
Samedi 22 août : Le cadeau de départ, le cadeau anonyme, partir
c'est terrible, droit devant pour la France.
Dimanche 23 août : L'installation de la maison, l'arrivée en France
Mercredi 16 septembre : réflexion d'instituteur, impression d'instituteur, la grande fatigue.
Dimanche 27 septembre : L'ouverture de la chasse, les blessures d'Amchiche, l'accident
d'Amchiche, une bête en danger, un blessé dans un tas de sarments.
Jeudi 22 octobre : La lettre anonyme (qui fait écho avec le cadeau anonyme)
Mercredi 11 novembre : Le dernier avertissement, la seconde lettre anonyme, encore des menaces.
Vendredi 13 novembre : La mort d'Amchiche
Mercredi 23 décembre : La découverte des tueurs, on découvre les tueurs d'Amchiche
Jeudi 24 décembre : le cadeau de Vanessa, le nouveau vélo, le
lever de minuit.
Vendredi 25 décembre : Les élèves font un cadeau à Vanessa, le cadeau des élèves, Amchiche en 5 fois, des surprises encore des surprises !
Lundi 29 mars : Les 18 chats d'Amchiche, les cinq chatons, chacun sa
couleur, ressemblances.
Autre activité d'écriture (que je n'ai pas eu le temps de faire) : écrire le chapitre du lundi 28 septembre.
En effet, on apprend le jeudi 22 octobre, que le lendemain du 27 septembre, François Huet a reçu une lettre anonyme, on peut alors écrire sa réaction "à chaud", le soir-même de cet événement.
Roman policier ou non ? Certains élèves m'ont parlé de roman policier à propos du chat de Tigali (en plus, il est dans la série mini-souris noire). Alors je leur ai donné à remplir le tableau suivant, puis je leur ai demandé de me dire (par écrit) s'il s'agissait d'un roman policier ou non et d'argumenter.
Pour eux, pas de doute, il s'agit d'un roman policier, parce qu'il
y a un crime, des lettres anonymes et des coupables... Je leur ai donc fait remarqué
qu'il n'y avait pas d'enquêteur (l'instituteur ne cherche pas vraiment à savoir la
vérité), et que l'affaire se résolvait par hasard ! Je leur ai donc dit que, pour moi,
ce n'était pas une histoire policière, mais plutôt un acte raciste ou un fait
divers.
Cet acte raciste n'apparaît vraiment qu'avec la phrase prononcée par un tueur : "Il
n'est pas près de venir, le jour où les Arabes feront la loi chez nous", phrase que
les élèves n'avaient pas remarquée, je leur ai fait lire à haute voix, pour qu'ils
sentent la portée d'un tel propos...
Bref ! Tout ça a permis des discussions, c'était bien intéressant !
Une activité de conjugaison : le futur.
On est parti de la dernière phrase du premier chapitre : "Bientôt
les coqs réveilleront le muezzin qui appellera les habitants de Tigali à la prière et
au travail".
On peut situer le moment où l'instituteur écrit ce passage, peu avant le lever du jour
(il écrit donc la nuit), le futur est employé car il est sûr que cela se passera. On a
parlé à cette occasion des cinq appels à la prière par jour qui réglaient la
journée...
Tout ça, pour revoir le futur, temps souvent mal conjugué, notamment à la première
personne du singulier et à la troisième personne du pluriel.
Quelques exercices leur ont été proposés comme :
Conjugue les verbes au futur
L'instituteur et sa famille (prendre) l'avion. Ils (se rendre) en France. Ils (emmener) leur chat Amchiche. Vanessa (écouter) des chansons arabes pendant son voyage. Parfois, ils (être) tristes parce que l'Algérie leur (manquer). Alors ils (regarder) des photos et (manger) des produits algériens.
Les phrases sont au présent, tu les réécris au futur
Elle prépare les cartons. Elle range la vaisselle dans du papier journal. On ferme les volets. On met la clé sous un pot de terre. Ils attendent le taxi qui les emmène à l'aéroport. Le chat est dans une cage d'osier.
Quelques exercices aussi où ils devaient identifier les substituts pronominaux (cela permet aussi de se rappeler l'histoire ou de rechercher les passages concernés pour identifier le nom) :
Recopie en remplaçant le pronom souligné par le nom qu'il remplace.
exemple : Je l'enferme dans la cage d'osier / J'enferme Amchiche
dans la cage d'osier.
Vanessa l'a retrouvé près du tas de sarments.
Les oiseaux les accompagnaient lors de leur promenade au cimetière.
"Je ne l'ai pas, jeune fille, mais je peux essayer de te la
chanter."
La première semaine d'école est à peine terminée et ils sont déjà
fatigués.
Sonia l'ausculte dans la salle de bains.
Un plomb lui a crevé l'il droit.
Elle n'est plus qu'une boule écurante de sang coagulé.
Elle est debout au seuil de notre chambre.
Je ne l'ai pas montrée à Sonia.
Elle l'a découvert près de la fontaine.
Elle libère le vélo de sa prison de carton.
Il suffit de les regarder pour comprendre que le père est le même.
Conclusion
Les élèves m'ont dit : "La mort d'Amchiche, c'était triste, c'était pas bien,
mais heureusement il y a les petits chatons à la fin !"