page d'accueil

oeuvres étudiées mon blog bibliographie rechercher sur le site liens livre d'or m'écrire

Les deux vies de Taro

un album de Jean-Pierre Kerloc'h

taro2.gif (26761 octets)

(Lu avec des CM  en octobre 2005)

 

Les élèves ont lu l'album en quatre fois :

 

Quelques activités réalisées sur le conte :

 

 

taro.h1.jpg (32609 octets)

Voici un extrait de ce que les élèves ont trouvé :

le mouvement algues longues et balancées par le courant
la luminosité clarté

château

dragons de corail

resplendissante

phosphorescent

flamboyant

la douceur geste

peau

comme un rêve de caresse

gracieux

nacrée et douce

Ensuite j'ai demandé aux élèves de réécrire ce passage en modifiant le texte : cette fois, il devrait rencontrer un être terriblement hideux...

Voici quelques productions d'élèves :

Jamais Taro n'avait vu de femme aussi hideusement moche. De la main, elle fit un geste ridicule en direction de Taro, l'invitant à entrer dans sa demeure. Sa chevelure emmêlée ondulait comme un bouquet de chewing-gum mâché sous la houle, sa peau fripée était râpeuse comme un cauchemar et ses yeux, fixés sur Taro, passaient par toutes les couleurs de la boue : du kaki au noir... A cette apparition terrible, le coeur du garçon se mit à battre la chamade et, dans l'instant même, il sut qu'il était pour toujours la proie d'Otohimé.

 

Jamais Taro n'avait vu de femme aussi hideuse et laide. De la main, elle fit un geste mou en direction de Taro, l'invitant à entrer dans sa demeure. Sa chevelure crasseuse pendait comme des algues mortes, sa peau ridée était rugueuse comme un cauchemar de serpents, et ses yeux, fixés sur Taro passaient par toutes les couleurs des fonds des eaux noires... A cette apparition tordue, le coeur de Taro se mit à battre la chamade et, dans l'instant même, il sut qu'il était pour toujours dégoûté d'Otohimé.

C'était l'occasion de travailler sur les adjectifs (et de les accorder correctement) en inventant un texte qui a bien fait rire les copains... Mais parfois, leurs adjectifs ou d'autres termes n'étaient pas bien choisis, des comparaisons ne convenaient pas, à force de faire dans l'horreur, ils en faisaient trop jusqu'à ne plus faire de sens... Ce que les copains ont remarqué à la lecture orale... C'était donc intéressant pour les discussions...

Beaucoup d'élèves de CM 1 (les plus jeunes) n'ont pas aimé le conte à cause de la fin. Ils auraient aimé que Taro retrouve Otohimé. La mort de Taro les a ennuyés. Lorsqu'ils ont émis des hypothèses à deux pages de la fin, la grande majorité des élèves pensait que Taro allait repartir avec la tortue sous la mer, pour retourner vivre auprès d'Otohimé. Ils n'ont pas compris pourquoi il a ouvert le coffret... et ce que le coffret contenait...

Une discussion intéressante aussi sur les modes selon les époques : Taro revient chez lui trois cents ans après et ne reconnaît plus les habitations, s'étonne de la façon dont les gens sont habillés. Ce fut l'occasion d'une réflexion sur l'habitat : les matériaux de construction etc... l'habillement etc...

Une élève de CM 2 qui a beaucoup apprécié le conte a écrit sur son carnet de lecture : "Ce livre commence dans un rêve et se termine dans un cauchemar. J'aime les histoires qui se terminent mal."

On a essayé de différencier description et narration, tout en comprenant que l'un était étroitement imbriqué dans l'autre dans la plupart des cas :

1) Au bout d'un certain temps, la tortue montra sa tête, sortit ses pattes, et se dirigea maladroitement vers la mer. Alors, Taro la prit dans ses mains en creux et la porta jusqu'à l'eau, pour la confier à la douceur des vagues.

La tortue commença à nager, puis disparut sous les eaux.

 C’est un texte descriptif ou narratif ?

 2) Sa chevelure diaphane ondulait comme un bouquet d'anémones sous la houle, sa peau nacrée était douce comme un rêve de caresse, et ses yeux, fixés sur Taro, passaient par toutes les couleurs des eaux : du jade au saphir, de la turquoise à l'aigue-marine...

C’est un texte descriptif ou narratif ?

3) Narration et description s’entremêlent dans les textes. Souligne en rouge ce qui relève de la description, en bleu de la narration :

Un petit nuage de vapeur mauve montait dans le ciel. La journée allait être claire. Taro se sentait heureux.

Dans son huroshiki, un baluchon fait d'un carré de tissu noué par les quatre coins, il avait déjà fait une jolie récolte de coquillages, nacrés et chatoyants comme des bijoux précieux.

Soudain, il entendit des cris et des rires.
….
Taro traversa les longues algues balancées par les courants et découvrit un château phosphorescent, sculpté dans la nacre et le cristal. Deux dragons de corail flamboyant en gardaient l'entrée.

Les élèves ont donc remarqué qu'on utilisait l'imparfait pour la description et le passé simple pour la narration. Les CM 2 (CM 1 de l'an dernier) ont tout de même rappelé que l'imparfait était aussi utilisé pour les actions qui se répétaient dans le passé (tous les matins, je prenais le car...). Ils n'avaient donc pas tout oublié...

Il était intéressant ensuite d'essayer d'employer ces deux temps (CM 2 uniquement) : parfois on hésite entre les deux temps, les discussions sont alors intéressantes.

Exemple  :

J’ai modifié le texte en le conjuguant au présent. Réécris-le en employant les temps du récit (passé simple et imparfait)

 Pendant des jours, on le voit errer, les bras serrés contre sa poitrine, regardant de tous les côtés, comme un pauvre fou. Pris de pitié, les gens lui donnent parfois un peu de nourriture, lui offrent un abri pour la nuit. Mais, ils ne peuvent s'empêcher de rire en l'entendant raconter ses histoires sans queue ni tête.

Solitaire et désespéré, Taro Urashima quitte le village et cherche refuge au bord de la mer. Accablé de tristesse, il s'assoit sur le sable humide. Il sent un objet dur contre sa poitrine. Il se rappelle le coffret. L'espoir se réveille en lui. Taro soulève le couvercle. Une vapeur légère s'échappe.

Le coffret ne contient rien d'autre. Rien qu'un peu d'eau qui brille comme un miroir.

 

Première activité :

Pendant que les CM 2 transformaient un texte au passé, les CM 1 faisaient l'inverse :

Recopie le texte au présent. Avant, souligne les verbes conjugués. Et relis bien ton texte quand tu l’as fini pour « écouter » les erreurs possibles...

L'eau frissonna. Mais non ce n'était pas lui, c'était son père. L'image d'eau sembla se rider davantage encore : le visage de son grand-père apparut, puis celui de son arrière-grand-père…
Taro regarda ses mains qui tremblaient : elles étaient maintenant sèches et maigres comme celles d'un vieillard.
Alors, il connut sa vérité.
Tous ces visages étaient le sien. C’était maintenant la fin de toutes les aventures. La fin de son histoire.
Le souffle de sa vie s'envola doucement et se fit petit nuage mauve dans le bleu du ciel.

Pas un seul élève de CM 1 n'a réussi à transformer entièrement ce texte, ils ont tous laissé le dernier verbe au passé simple...

Deuxième activité :

Un jour, il alla trop loin. Des tréfonds de l'Océan se leva la plus terrible des tourmentes. Emporté au large, secoué, ballotté, soulevé par des lames monstrueuses, faisant eau de toute part, le bateau de Taro se brisa, et s'abîma dans les flots.
Seul, au milieu des vagues déchaînées, Taro nageait, luttait...
Les vagues l'aveuglaient, le fouettaient, l'engloutissaient puis le relançaient au loin comme un pantin... Taro résista longtemps.

Souligne sujets en bleu et verbes conjugués en rouge (on en a profité pour revoir comment on trouve les sujets, qui peuvent être parfois derrière le verbe, parfois un sujet pour plusieurs verbes etc...)
Recopie l’extrait au présent.
Recopie la phrase suivante en remplaçant le bateau par la barque :
Emporté au large, secoué, ballotté, soulevé par des lames monstrueuses, faisant eau de toute part, le bateau de Taro se brisa, et s'abîma dans les flots.

 

Pour les CM 1 : remplacer le pronom par le nom est plus facile, ils modifient la phrase et trouvent ainsi plus aisément le nom.

Recopie les phrases en remplaçant le pronom souligné par le nom qu’il remplace.

 Le vieillard le conduisit jusqu'au cimetière et s'arrêta devant une tombe.
Pendant des jours, on le vit errer, les bras serrés contre sa poitrine, regardant de tous les côtés, comme un pauvre fou.
Taro regarda ses mains qui tremblaient : elles étaient maintenant sèches et maigres comme celles d'un vieillard.
…ne l'ouvre jamais non plus.
Ils se glissèrent sous les eaux.

Pour les CM 2 : recherche des pronoms et il n'est pas nécessaire de les remplacer dans la phrase.

Repère les pronoms : tu les soulignes puis tu les recopies en indiquant ce qu’ils remplacent.
Précise aussi si ce sont des pronoms sujets ou compléments. (Tu peux en trouver une douzaine)

Le vieillard le conduisit jusqu'au cimetière et s'arrêta devant une tombe.
Pendant des jours, on le vit errer, les bras serrés contre sa poitrine, regardant de tous les côtés, comme un pauvre fou.
Taro regarda ses mains qui tremblaient : elles étaient maintenant sèches et maigres comme celles d'un vieillard.
…ne l'ouvre jamais non plus.
Des poissons volants et des oiseaux marins y dessinaient mille et une arabesques et venaient le frôler comme un ami…
Ils se glissèrent sous les eaux.
Je ne te demande rien, mais je vais te sauver la vie, cette fois encore.

 

 retour.gif (3615 octets)