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La chèvre de monsieur Seguin
d'Alphonse Daudet
(lu avec des CM 2 en novembre 2 002)
Les enfants connaissent vaguement l'histoire mais l'ont en général lue
dans des versions adaptées, épurées, bref... pas dans la version de Daudet.
J'ai fait lire ce texte aux CM 2 uniquement. (toujours dans la série " le
thème du loup dans la littérature"...pour ceux qui suivent le site...)
Dans un premier temps, je leur ai donné le texte à lire (en entier) avec quelques questions très simples, puis nous en avons parlé abondamment... Ils ont comparé cette histoire aux fables de La Fontaine, à cause de la morale qui s'en dégage, à trop vouloir de liberté, on perd tout...
ACTIVITES :
Souligner les passages où l'auteur s'adresse au destinataire de la lettre. Cet exercice a pour but de comprendre que ce texte est avant tout une lettre destinée à quelqu'un. L'auteur met une intention dans chaque parole : il veut persuader son lecteur qu'il a fait une erreur dans l'orientation qu'il a donnée à sa vie, cette histoire n'est pas "gratuite".
Remplir le tableau suivant :
ce qui caractérise le loup (pas d'actions) | ce qui caractérise la chèvre (pas d'actions) |
oreilles courtes et droites deux yeux qui reluisaient énorme immobile (la force tranquille) assis grosse langue rouge le monstre rit méchamment |
petite et blanche brave petites cornes brave chevrette la gourmande belle fourrure blanche tête basse |
On a remarqué que la description des animaux montrait une nette supériorité du loup sur la chèvre. Pas besoin d'action pour comprendre que c'est le loup le plus fort...
Décrire la chèvre avec leurs propres mots :
La chèvre est petite, elle a une fourrure blanche qui lui fait comme une longue cape, des sabots sombres et brillants, des cornes rayées, une barbichette enroulée, des yeux de velours. C'est une belle et gentille chevrette.
Les élèves ont appris le passage si connu où
l'auteur décrit la chèvre de monsieur Seguin (le seul passage dont je me souvenais très
bien), dit avec un ton quelque peu emphatique... c'est très sympa...
Ça les a amusé... moi aussi...
"Ah ! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de Monsieur Seguin ! qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! C'était presque aussi charmant que le cabri d'Esméralda, tu te rappelles, Gringoire ? - et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pieds dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre..."
On a essayé aussi de comprendre l'utilisation des temps : passé simple pour l'action et l'imparfait pour la description, l'arrière-plan... sans oublier le présent dans les moments où l'auteur interpelle le destinataire de la lettre.
Tout ceci en ne lisant que les passages au passé simple, ou que ceux à l'imparfait, en substituant le passé simple à l'imparfait et inversement, pour voir que cela ne fonctionnait pas... ou que cela changeait le sens du texte. Exemple : La chèvre entendait derrière elle un bruit de feuilles. Elle se retournait et voyait dans l'ombre... On ne "sent" plus l'action immédiate... On parle vraiment en terme de ressenti avec les enfants, d'ailleurs tous les élèves ne ressentent pas les nuances... Par exemple, entre : Ah la brave chevrette comme elle y allait de bon coeur et ah la brave chevrette comme elle y alla de bon coeur... Tous n'ont pas "senti" la différence entre ces deux emplois. Ce n'est pas grave, ils y ont réfléchi ensemble, l'important est de les habituer à se poser des questions sur la langue...