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A pas de louve
Un album de Jo Hoestlandt
(lu avec des CM 2 en octobre 2 004)
Ils ont lu cet album en deux fois : la première fois jusqu'à "Cela ne ressemblait à rien de ce qu'elle connaissait"... (pour faire deviner aux élèves qui pourrait être cette ombre...), la seconde fois jusqu'à la fin.
Ce sont les deux grandes parties de l'album : avant la rencontre/après la rencontre
Plusieurs séances ont été menées :
Après une première lecture (la première partie de l'album), je leur ai demandé de me donner un mot ou une expression, image de leur première impression. | Diverses propositions : poésie naturelle, louve anormale, tristesse, louve plus gentille, rêve, début d'aventure, incompréhensible (l'élève voulait dire par là, que pour l'instant on ne comprenait pas ce qui se passait), prise de conscience de la présence de la nature, bande dessinée (à cause des illsutrations), plus de sentiments... |
Relever le champ lexical du monde "cruel" des loups, puis dans un second temps (après lecture intégrale de l'oeuvre) : relever les termes qui ne concernent que la louve, on passe alors de la cruauté à ... l'amour. | Relever ou souligner les termes : "grogner", "déchiqueter", "crocs acérés", déchirer", "tuer", "la rage", "mordre"... et remarquer que ces termes disparaissent peu à peu au profit d'autres plus doux, où il y a de l'amour... "sourire", "lueur dorée", "tendre", "amour"... |
L'ouïe : le sens développé par la louve dans tout l'album et "inventer" d'autres bruits. | Relever tout ce qui concerne ce sens : "le chuchotis d'une source", "la plainte du vent", "le craquement d'une branche",... |
Les autres sens : toucher, vue, odorat... | Inventer : des expressions à partir d'autres sens pour décrire les nouvelles perceptions de la louve (on peut même "sortir de la classe" pour les ressentir et les noter...) : le parfum d'une fleur, l'odeur de la pluie sur un sol chaud, une libellule qui se pose sur l'eau, le velouté d'un pétale de rose... |
Trouver un autre titre | Plein de propositions : L'homme et la louve, une drôle de louve, une grande amitié, la rencontre extraordinaire, la louve pas comme les autres, de la sauvagerie à l'humanité, un amour de louve (jeu de mots sur le terme d'amour, elle découvre l'amour et elle est aimable...), le secret du silence, le sourire, la louve humaine et l'homme sauvage... |
On a étudié l'alternance passé simple/imparfait, à partir du passage de la seconde rencontre : "Ils se retrouvèrent au milieu de la plaine" jusqu'à "l'homme cessa de parler". | Ils ont d'abord souligné les verbes du texte, puis
identifié l'imparfait, le second temps étant le passé simple (qu'ils ne reconnaissaient
pas forcément). Ils ont souligné d'une couleur un temps, d'une autre couleur l'autre
temps. Puis nous avons lu les passages au passé simple. Les élèves ont remarqué qu'ils ont compris l'histoire, ce sont les actions. Ensuite, nous avons lu les phrases à l'imparfait, et là, sans connaître les actions, on ne peut pas comprendre ce qui se passe. La
valeur des temps a été développée avec d'autres passages à l'appui... l'imparfait
étant utilisé pour la description des habitudes des loups (elle grognait, elle
hurlait...), ou pour décrire les réflexions ou les sentiments des personnages... |
On a aussi remarqué le parallèle entre l'homme et la louve, dans leurs pensées ou leurs actions, par découpage, en surlignant. | Faudrait-il quitter la forêt/Fallait-il
franchir cette plaine Fallait-il s'aventurer, risquer sa vie/ Faudrait-il braver... Alors il partit/La louve partit aussi la louve était au plus loin des autres loups/ l'homme était au plus loin des autres hommes reflet sauvage dans les yeux de l'homme/ lueur dorée dans les yeux de la louve... |
On ne peut pas ne pas remarquer un point commun fort entre "A pas de louve" et "l'oeil du loup" de Pennac, notamment dans cette phrase : "Au fond de ses yeux, il lisait comme dans un livre"... | L'oeil du loup que l'on venait juste de finir de lire... |
On peut donner le point de vue de l'homme ou de la louve au moment de la toute première rencontre... (je ne l'ai pas fait) | Expression écrite où le "je" est
employé : la vision d'un des personnages (par exemple : en reprenant la toute première
rencontre, le chasseur arrive devant la louve et ne la tue pas... ses réflexions
pourraient être intéressantes...) On peut, à ce propos, remarquer l'intrusion du narrateur, dans cette phrase étonnante : "L'homme le savait, et je ne sais comment, la louve le savait aussi." |
Par contre, ils ont écrit la suite de l'histoire (après lecture de la première partie de l'album). en conservant les mêmes temps. | Certains ont imaginé qu'elle rencontrait un homme, mais d'autres ont vu un animal. Elle se faisait tuer par un chasseur, ou au contraire, il la laissait sauve... |
Cette rencontre est un échange |
Elle lui offre la liberté, "reflet
sauvage" dans les yeux de l'homme, il lui offre un peu de son humanité,
"sourire" et "lueur dorée", "une langue pleine d'amour"... On pourrait débattre sur la "douceur" des hommes, leur humanité, l'homme n'est-il pas parfois plus cruel que le loup ? ("L'homme est un loup pour l'homme" ?) |
Un travail sur les pronoms a été mené, l'objectif était de savoir identifier un pronom, de différencier pronom sujet et pronom complément et enfin de différencier pronom et déterminant. |
Cliquez ici. |
Un passage au singulier à remettre au pluriel, les élèves pouvaient très bien imaginer qu'il s'agissait des deux louves (mère et fille)... Dans cet exercice, il s'agit de faire très attention à toutes les modifications à faire. |
Cliquez là. |
Activité de réflexion autour des temps :
Voici un extrait de "A pas de louve", réécrit au présent. A toi de le remettre au passé, en utilisant soit l'imparfait, soit le passé simple...
Un matin, la louve a trois louveteaux. Elle ressent un grand bonheur. Elle les lèche
tendrement, les allaite paisiblement. Ils grandissent vite. Deux d'entre eux suivent la
meute et leur père partout. Mais la troisième, une petite louve grise, reste un peu à
l'écart, et regarde sa mère autrement.
Alors sa mère commence de l'emmener avec elle. Elles écoutent le silence, puis ce que
nul autre loup n'écoute jamais. La petite louve aime cela.
Ce qui peut être intéressant dans ce genre d'activité c'est la discussion sur le choix de l'un ou l'autre temps (elle restait à l'écart, ils suivaient la meute, cela n'a pas le même sens que : elle resta à l'écart, ils suivirent la meute) Il faut leur faire sentir cette différence.
Dans les phrases suivantes, identifie les pronoms et indique si ce sont des pronoms sujets ou compléments. Indique aussi ce qu'ils remplacent.
Les autres loups se mirent à grogner après elle. Ils la forcèrent à
s'éloigner.
A l'instant où ils se rejoignirent, la tempête qui les avait accompagnés, aussitôt, se
calma.
A la fin, tout de même, l'homme cessa de parler. Il lui sembla que tout avait été dit.
La louve, un jour, aima un loup. Elle le troublait.
La troisième restait un peu à l'écart. Alors sa mère commença de l'emmener avec elle.
Un soir, elle l'emmena au sentier secret. La petite louve la regarda, de ses grands yeux
pleins de questions. La louve lui dit alors son grand secret. La petite louve qui l'aimait
infiniment, la crut.
Voici un extrait de "A pas de louve", réécris-le comme s'il y avait deux louves.
Hors la meute, la forêt était silencieuse. Si silencieuse qu'elle éprouva une sorte de crainte. Alors, bien vite, elle rattrapa les autres. A nouveau, avec la meute, elle grogna, elle déchira, et plus tard, elle hurla sous la lune bleue.Cependant, de ce jour, au fond d'elle, elle commença de désirer quelque chose. Mais quoi ? Elle ne le savait pas. Simplement, elle prit l'habitude de s'attarder, quelquefois, derrière la meute. Elle prit ses distances.
Elle ne faisait rien. Elle écoutait.
Quelques élèves ont oublié de modifier "ses distances" en "leurs distances". C'est pourquoi je leur fais lire à haute voix leur production pour qu'ils se rendent compte de leur erreur (ils l'entendent !)... Donc, avant la correction, plusieurs élèves lisent ce qu'ils ont écrit, et on en discute, on a parfois relevé le manque de liaison à l'oral (elles écoutaient)... Intéressant.