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La peur de Guy de Maupassant
Cette nouvelle est formée de deux récits, j'ai
choisi de travailler sur le second (le plus connu).
Avant d'aborder le texte, il faut parler de Maupassant aux élèves, le situer
rapidement dans son époque, et raconter le début des contes de la Bécasse dont est
extrait le passage (ou leur lire).
J'avais trouvé dans un "Je bouquine" une
biographie de l'auteur assez bien faite. On l'a lue ensemble.
Ce travail se déroule sur deux séances, l'une concerne l'utilisation du lexique de la peur, l'autre l'emploi des temps verbaux:
Les enfants ont lu le texte.
Ensuite, je leur ai demandé de relever tous les termes de vocabulaire évoquant
la peur (champ lexical de la peur) :
épouvante, terreur (superstitieuse), terreur
(profonde), craintes (imbéciles), vision effrayante, la peur, l'épouvantable peur,
terreur (furieuse), silence plus terrifiant, telle angoisse.
On en a profité pour donner des mots de la même
famille, du type : épouvante / épouvantable, épouvantail, épouvanter ou terreur /
terrible, terrifiant, terriblement, terrifier...
Dans un second temps, pour montrer que la nature participait à la montée de la peur, ils ont relevé toutes les expressions décrivant la nature dans son côté terrifiant :
ciel sombre, vent déchaîné, nuages
en déroute, nuages éperdus, immense rafale, nuages qui semblent fuir
devant une épouvante, ténèbres profondes, tempête acharnée qui battait
la petite maison, fouillis d'arbres bousculés par le vent, grands éclairs.
On remarque que les termes qui expriment la peur sont surtout des adjectifs
(soulignés par les élèves) et des verbes d'action (l'auteur prêtant à la nature des
actions humaines) : toute la forêt s'inclinait avec un gémissement de souffrance, la
tempête battait, les nuages qui semblent fuir...
Les enfants doivent répondre à quelques questions
:
Qui est le narrateur ?
Que vient-il faire dans cette histoire ?
Est-ce un acteur ou un témoin du drame ?
Pour finir cette séance, nous avons dressé un tableau de la montée progressive
des actions :
Accueil du narrateur | cris aigus de femme, voix étranglée, haches, fusils |
Accalmie | explication, le narrateur essaie de calmer les gens |
Au moment où le narrateur souhaite se coucher | le garde-forestier l'entend |
Au moment où il tente de les calmer à nouveau | le chien pousse un lugubre hurlement |
Un frisson lui court sur les épaules | les femmes se mettent à hurler aussi |
l'épouvantable peur entre en lui | le chien hurle pendant une heure |
La bête rend fou les hommes | le chien tourne autour de la pièce |
le paysan jette le chien dehors | |
silence terrifiant | |
glissement, frôlement, grattement, vision d'une tête | |
paroxysme de la peur | un bruit formidable éclate |
silencieux, immobiles jusqu'au lever du jour | le chien est retrouvé mort devant la porte |
Nous avons aussi travaillé sur les temps verbaux :
Dans le passage qui commence à "Il se tut aussitôt ; et nous restâmes
plongés dans un silence plus terrifiant encore" jusqu'à la fin du récit du
narrateur "Il était sorti de la cour en creusant un trou sous la palissade" : les
élèves ont relevé les verbes et indiqué leur temps,
c'est ainsi que tous les verbes au passé simple expriment les actions des
personnages (révision de la valeur des temps du récit)
et deux verbes au plus-que-parfait qui illustrent parfaitement la valeur de ce
temps : le vieux garde avait tiré, intéressant : on entend d'abord le bruit
(qui éclata) et ensuite seulement on a l'explication de
ce bruit : le garde avait tiré (action précédant l'autre d'où le plus-que-parfait).
Même emploi avec il était
sorti de la cour, action
antérieure à cette description à l'imparfait : le vieux
chien gisait.
J'ai aussi demandé aux élèves de donner l'infinitif des verbes au passé simple (temps difficile pour certains enfants qui ne reconnaissent pas toujours les verbes conjugués).