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"Le plus beau mot"

un texte de Pierre Gamarra

 

A partir du texte de Pierre Gamarra, les élèves ont écrit les paroles d'autres mots, tantôt pour se plaindre de la façon dont les écoliers les écrivent, tantôt pour essayer de persuader l'auditoire qu'ils peuvent être président grâce à leurs qualités. Puis ils ont joué leur texte devant les élèves de l'école.

 

Voici le texte de Pierre Gamarra :

Les mots malmenés par les écoliers se sont assemblés.
« Allons, allons, dit le mot FRÈRE d’une voix douce. Nous avons décidé d’élire un président. Est-ce que nous sommes d’accord ?
- Oui, oui ! Élisons un président. C’est lui que nous enverrons trouver le maître quand les enfants nous maltraiteront trop.
- Ah ! Vous avez raison, dit en soupirant le mot CHEVAL. Moi, par exemple, je tremble quand ils me mettent au pluriel.
- Et moi, dit le verbe ÊTRE, si vous saviez comme ils font pour me conjuguer ! C’est abominable !
- Et moi, dit le mot JOUJOU, ils devraient m’aimer, mais ils ne se souviennent jamais de la règle : bijou, caillou…
- Allons, allons, dit le mot BONTÉ ; il faut comprendre que ce sont de petits enfants. C’est difficile pour eux.
- Dépêchons-nous, dit le mot PENDULE ; qui veut être président ?
- Pas moi, pas moi, dit le mot TIMIDE.
- Moi, dit le mot FER. Je suis grand et solide.
- Attendez, dit le mot OR. Je scintille, j’étincelle. Je suis le mot le plus aimé.
- Ce n’est pas vrai, dit le mot CŒUR de sa bouche rose. Le plus aimé c’est celui-là, c’est le mot MÈRE, le plus joli, le plus doux. »
Le mot MÈRE tendit ses bras caressants.
Les autres mots s’écartèrent. Le silence se fit dans la salle.
« Mes amis les mots, mes amis les mots des livres et des hommes, écoutez-moi bien. Je crois que j’ai trouvé le mot qu’il nous faut pour président ! C’est drôle, c’est un mot de quatre lettres seulement. Si nous ne l’aimions pas, si on l’effaçait, tout serait fini.
- C’est le mot PAIX, crièrent beaucoup, beaucoup de voix.
Oui, le mot PAIX sera président !
- Et maintenant, il faut rentrer » dit le mot TRAVAIL en se frottant les mains.

 Pierre Gamarra – Les mots enchantés

 

Voici ce que les élèves ont écrit (en bleu) :

 

Frère (voix douce) : Allons, allons. Nous avons décidé d’élire un président. Est-ce que nous sommes d’accord ?
Deux mots ensemble : Oui, oui ! Elisons un président. C’est lui que nous enverrons trouver le maître quand les enfants nous maltraiteront trop.
Cheval (en soupirant) : Ah ! Vous avez raison. Moi, par exemple, je tremble quand ils me mettent au pluriel.
Etre : Et moi, si vous saviez comme ils font pour me conjuguer ! C’est abominable !
Joujou : Et moi, ils devraient m’aimer, mais ils ne se souviennent jamais de la règle : bijou, caillou…
Faire : Moi, je crains quand les écoliers me conjuguent à la deuxième personne du pluriel au présent. Aïe, aïe, aïe… vous faisez…ça me fait grincer des dents.
Milieu : Et bien moi, ils me mettent toujours deux L ! C’est déplorable !
Poisson : Les enfants m’empoisonnent à toujours oublier un s…
Manger : Ces misérables petits enfants oublient toujours de m’ajouter un e à la première personne du pluriel ou à l’imparfait, et ils ne mangeaient pas, ils mangaient…
Longueur : Bah moi, c’est le u qu’ils omettent !
Vingt et cent ensemble : Et vous les entendez dire cent z’euros ou vingt z’enfants. Comme si on prenait un –s au singulier !!!  On déteste ça…
Jouer : Ah ça pour m’utiliser ils savent le faire mais pour me conjuguer au futur, c’est autre chose… Le e disparaît toujours…
Compote : Et bien, figurez-vous qu’ils ne connaissent toujours pas la règle du m devant m, b, p… C’est une honte !!!
Bonté : Allons, allons. Il faut comprendre que ce sont de petits enfants. C’est difficile pour eux.
Pendule : Dépêchons-nous. Qui veut être président ?
Timide : Pas moi, pas moi.
Fer : Moi. Je suis grand et solide.
Or : Attendez. Je scintille, j’étincelle. Je suis le mot le plus aimé.
Soleil : C’est moi le plus brillant ! Si je n’étais pas là, la terre serait plongée dans la nuit à tout jamais et il ferait très froid. Je dois être président !
Eau : Je suis indispensable à la vie.
Homme : Je suis le plus grand prédateur de la terre. Je suis grand et fort. Je mérite d’être président !
Couleur : Sans moi, la vie serait en noir et blanc. Je suis forcément le plus aimé.
Argent : C’est moi que les hommes aiment le plus…
Cœeur : Ce n’est pas vrai. Le plus aimé, c’est celui-là, c’est le mot Mère, le plus joli, le plus doux.
Mère : Mes amis les mots, mes amis les mots des livres et des hommes, écoutez-moi bien. Je crois que j’ai trouvé le mot qu’il nous faut pour président ! C’est drôle, c’est un mot de quatre lettres seulement. Si nous ne l’aimions pas, si on l’effaçait, tout serait fini.
Tous ensemble : C’est le mot Paix. Oui, le mot Paix sera président !
Travail (en se frottant les mains) : Et maintenant, il faut rentrer.

 

Mise en scène :

C'était très simple. Les élèves portaient le mot attaché devant eux (ils l'avaient écrit sur une feuille blanche en gros, en noir et décoré), ils étaient tous regroupés au fond de la "scène" et se présentaient à tour de rôle devant les spectateurs (autres élèves de l'école)...

Petite saynète toute simple mais qui les a amusés, ils ont joué, en y mettant du coeur et en essayant de se glisser dans la peau de leur personnage-mot.

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