page d'accueil

oeuvres étudiées mon blog bibliographie rechercher sur le site liens livre d'or m'écrire

Comment Wang-Fô fut sauvé
écrit par Marguerite Yourcenar

(Lu avec des CM 2 en décembre 2008)

wang.jpg (6499 octets)

Pour commencer, je leur ai donné à lire, à la maison, du début jusqu'à la décapitation de Ling.

Situation initiale

Quels sont les deux personnages présentés au début de l’histoire ? (noms et fonctions)
Où se passe cette histoire ?
Quelle est la particularité des tableaux de Wang-Fô ?
Pourquoi n’est-il pas riche ?

Wang-Fô, un personnage qui admire toujours quelque chose…

Dans une situation difficile... Wang-Fô regarde et ...
Ling souffre de la saleté de l’auberge .
Quand les soldats viennent les arrêter .
Les soldats décapitent Ling .

 

 

Quand il peignait un cerisier, les cerises tombaient de l'arbre, il fallait les ramasser pour en faire de la confiture.

Quand il peignait une rivière, il fallait mettre un barrage sinon l'eau coulait partout.

Quand il peignait des bijoux, il mettait des cadenas, sinon ils s'envolaient dans les bras des voleurs.

Quand il peignait un cobra, il prenait son pinceau avec précaution pour ne pas recevoir de venin.

Quand il peignait des oiseaux, il fallait mettre un filet pour ne pas qu'ils s'échappent.

Quand il peignait un cobra, il fallait jouer de la flûte pour être sûr qu'il ne pique personne.

Quand il peignait une rivière, elle coulait à l'envers.  (magnifique référence au roman de Mourlevat...)

Quand il peignait un oiseau, il ouvrait la cage en douceur avec son pinceau.  (autre référence à un poème de Prévert)

S'il peignait des bijoux, ils brillaient tellement qu'il fallait mettre des lunettes de soleil.

 

Comment l’appelle-t-on ?
Quel âge a-t-il ?
Quel âge paraît-il ?
C’est un personnage tout en douceur, relève dans le texte des expressions qui l’indiquent.
Par contre, les décisions qu’il prend à l’encontre de Wang-Fô sont très cruelles. Explique.
Il n’a pas eu une jeunesse très heureuse. Explique pourquoi.
Pourquoi en veut-il à Wang-Fô ?

Cherche dans le texte et recopie la phrase qui signifie la même chose que :

Il donnait ses peintures à ceux qui les aimaient vraiment ou bien les échangeait contre un bol de nourriture.

et que :  On a attaché mes mains qui ne t’ont jamais fait de mal.

Dans la situation initiale, l’auteur présente les personnages, elle utilise donc l’imparfait.

Conjugue les verbes à ce temps en faisant bien attention à l’accord avec le sujet…

Le vieux peintre Wang-Fô et son disciple Ling (vagabonder) le long des routes du royaume des Han.

Personne ne (peindre) mieux que Wang-Fô les montagnes sortant du brouillard. Quand il (peindre) un cheval, il (falloir) qu’il soit toujours attaché à un piquet sans quoi le cheval (s’échapper) au grand galop. Les voleurs (ne pas oser) entrer chez les gens pour qui Wang-Fô avait peint un chien de garde.

Wang-Fô aurait dû être riche mais il (aimer) mieux donner que vendre. Il ne (chérir) que ses pinceaux.

Pour chaque verbe donné, trouve un sujet qui ne soit pas un pronom personnel (attention aux accords !) et termine la phrase en ajoutant des compléments circonstanciels ou en les complétant .

…. étendaient leurs branches…
…. faisait frémir les pétales des fleurs…
…. glissaient dans le ciel…
…. s’évaporait dans la lumière du …
…. surgissaient de la mer…
…. troublaient l’eau...

Voici quelques propositions des élèves :

Les étoiles glissaient dans le ciel de manière géométrique.     Les arbres étendaient leurs branches pour faire tomber leurs feuilles.    Les crabes surgissaient de la mer en claquant leurs pinces.     La demoiselle s'évaporait dans la lumière du bassin.      Les charmilles de mon jardin étendaient leurs branches quand la lumière du soleil traversait les nuages.     Les oiseaux glissaient dans le ciel avec une légèreté incroyable.    Le vent si doux faisait frémir les pétales des fleurs de chez le voisin.
Les cerfs-volants glissaient dans le ciel comme des pétales de roses.      La trace de sang s'évaporait dans la lumière du ciel.

Il fallait toujours qu’il le montrât attaché à un piquet.  / Il fallait toujours qu'il montrât le cheval attaché à un piquet.

Il les troquait contre un bol de nourriture.
Il l’avait volé la veille pour le repas de son maître.
Soutenu par son disciple, Wang-Fô les suivit en trébuchant le long des routes inégales.
Pendant dix ans, je les ai regardées toutes les nuits. (cette phrase permet d'évoquer l'accord du participe passé avec le COD placé devant l'auxiliaire)
Deux gardes le saisirent.
Un bourreau le décapita d’un coup de sabre.

L’Empereur fit un signe, et deux esclaves essuyèrent les yeux de Wang-Fô.

-          Ecoute, vieux Wang-Fô, dit l’Empereur, et sèche tes larmes, car ce n’est pas le moment de pleurer. Je possède dans ma collection de tes œuvres une peinture admirable où les montagnes, l’estuaire d’un fleuve et la mer se reflètent, infiniment rapetissés sans doute, mais avec une intensité qui surpasse celle des objets eux-mêmes, comme les figures qui se mirent sur les parois d’une sphère. Mais cette peinture est inachevée, Wang-Fô, et je veux que tu consacres les heures de lumière qui te restent à terminer ton chef-d’œuvre. Tel est mon projet, vieux Wang-Fô, et je peux te forcer à l’accomplir. Si tu refuses, avant ton supplice, je ferai brûler toutes tes œeuvres, et tu seras comme un père qui a vu mourir avant lui toute sa postérité.

Sur un signe du petit doigt de l’Empereur, deux esclaves apportèrent respectueusement la peinture inachevée où Wang-Fô avait tracé l’image de la mer et du ciel. Wang-Fô sécha ses larmes ; il sourit, car cette petite esquisse lui rappelait sa jeunesse. Il choisit un des pinceaux que lui présenta un serviteur et se mit à étendre sur la mer inachevée de larges coulées bleues. L’esclave accroupi à ses pieds broyait les couleurs ; il s’acquittait assez mal de cette besogne, et, plus que jamais, Wang-Fô regretta son disciple Ling.

 

Textes des enfants :

4 élèves (qui ont de grosses difficultés à produire des textes cohérents) ont écrit la fin du conte ensemble, je les guidais beaucoup, mais la production finale est bien d'eux. Elle est courte mais cohérente. La voici :

Il dessina des montagnes et une rivière. Elle se jetait dans un fleuve qui se jetait lui-même dans la mer. Peu à peu des gouttes tombaient sur le sol du palais. Il peignit une barque au milieu de la mer. Des flaques grossissaient dans le palais. L'eau montait de toutes parts. Les gens commençaient à se noyer. Wang-Fô monta dans la barque et rama vers le fleuve. Il disparut derrière les montagnes.

Voici trois productions individuelles :

Wang-Fô commença son tableau, il dessina une montagne, une rivière, un ciel et la mer mais il ne fit pas comme le cheval, il n'attacha pas la mer et elle se mit à couler partout dans le palais.
- Mais voyons, Wang-Fô, la salle est inondée !
- C'est normal, je n'ai pas attaché mon tableau.
Il dessina une barque et s'enfuit et s'enfuit en laissant l'empereur et les deux gardes se noyer.
Et comme il  n'avait pas fini son tableau, il dessina un autre Ling et il continua à se faire masser les pieds, le soir.

Wang-Fô se mit au travail tout de suite. Il commença à peindre et il eut une idée géniale. Il allait peindre une eau bien claire avec une magnifique barque bien solide et à l'intérieur un sabre énormément coupant. Comme ses tableaux étaient réels, il y aurait de l'eau partout dans le palais et là tout le monde se mettrait à nager et au passage, il les ferait souffrir comme ils avaient fait à Ling. Il se faufilerait ensuite jusqu'à la sortie.
Il commença à peindre tout cel et tout d'un coup :
- Toc, toc, toc !!!
- Oui, entrez !
- Dépêchez-vous, il ne reste que deux heures de travail et vous n'avez même pas commencé.
- Oui, oui, ne vous inquiétez pas, je me dépêche !
Une heure après, il avait fini, mais aucun garde n'arrivait. Une magnifique eau claire sortit du tableau et là, une barque et dedans un magnifique sabre coupant. Il monta dans la barque, prit le sabre et commença à avancer.
Et là, deux gardes arrivèrent et clic, une tête coupée, et clic, une autre tête coupée. L'empereur se mit à crier :
- Gardes ! Gardes !
Mais aucun garde n'arriva. Wang-Fô lui coupa la tête. Il se faufila vers l'entrée et sortit sain et sauf du palais noyé par sa peinture.

Wang-Fô se mit à peindre les vagues puis les montagnes. A un moment, il se mit à peindre une rivière. La rivière se mit à déborder des deux côtés du tableau. L'eau inondait toute la pièce. Wang-Fô peignit une barque avec des rames. L'empereur lui dit :
- Pourquoi as-tu fait ça ?
Wang-Fô lui répondit :
- Parce que tu es méchant et sournois !
- Au secours, au secours, cria l'empereur, je vais me noyer !!!
Wang-Fô avait bon coeur, l'empereur était peut-être méchant et sournois mais Wang-Fô alla le sauver.
- Wang-Fô, pourquoi es-tu venu me sauver ?
- Parce que j'ai bon coeur !!!
- Pour te remercier, je te laisse libre !
- Merci, merci empereur, merci !
Wang-Fô partit mais il lui manquait quelque chose. Wang-Fô savait très bien ce qui lui manquait. C'était Ling.

 

Les élèves, majoritairement, n'ont pas aimé ce texte pour les raisons suivantes : trop poétique, il n'y avait pas d'action, la fin qui vient trop rapidement, une situation impossible (comment peut-on rentrer dans un tableau ?!!)...   Je leur ai dit que, moi, je l'aimais beaucoup pour les mêmes raisons et aussi parce que c'est un texte très littéraire qui nous a permis de travailler le vocabulaire (c'était très riche)...
Par contre, ils ont aimé les activités faites à partir de ce conte, et particulièrement, l'écriture de la fin du texte.
C'est donc positif, s'ils n'aiment pas, maintenant, ce genre de textes, au moins, ils apprécient de travailler dessus, c'est déjà ça ! Il faut dire que la lecture de "Wang-Fô" venait juste après celle de "La maison aux 52 portes" qu'ils avaient adoré ! C'est évidemment très différent. Mais je ne renonce pas et leur ai dit, que je leur proposerai encore d'autres textes de cette veine...

 

retour.gif (3615 octets)