Activités d'écriture

• Nous avons observé plusieurs quatrièmes de couverture de romans différents, puis je leur ai demandé d'écrire la quatrième de couverture de "L'enfant Océan". Entre photocopies et lectures par l'enseignant (plus de lectures que de photocop), les élèves n'ont jamais eu l'occasion d'avoir le livre en main (juin 2005).
  Voici deux exemples de quatrièmes de couverture écrites par des élèves de CM 1 (ce sont les réécritures) :
  Cette histoire, et bien c'est l"histoire du Petit Poucet, en quelque sorte. Sept enfants, tous jumeaux, sauf un. Yann : muet, intelligent et petit. Parents pauvres.
  Un jour que les parents discutaient, le père dit : "Je les tuerai tous les sept !" Et bien sûr, Yann avait tout entendu.
  Une grande aventure racontée sous forme de témoignages. (Mégane)
  
  Une histoire sous forme de témoignages et plein de personnages. Sept enfants pauvres et le plus petit Yann : 10 ans, 80 ou 90 centimètres et très intelligent. Ils vont s'enfuir à cause de leurs parents et vont faire un long voyage, pour arriver à un but précis. Devinez... (Simon)
  Certains élèves lui ont dit que le "devinez" de la fin ne convenait pas vraiment, on lui a suggéré "lisez" ou une simple suppression... Mais il l'a laissé...
  
  

• Après avoir lu les chapitres 7 et 6, je leur ai demandé d'écrire le chapitre du chauffeur routier.
  Je leur ai donné seulement le début : "Toute une tripotée de gosses. D'un seul coup dans mes phares."
  Pour donner le "ton" du narrateur, je leur ai lu le dernier paragraphe du chapitre (p35).

• Imagine :

  Avant d'arriver à Périgueux, les enfants Doutreleau ont réussi à manger une gaufre chacun.
  Le narrateur de cet épisode est le marchand de gaufres.
  Ecris ce qu'il raconte (à la première personne).

  Voici une grille qui permet aux enfants de pouvoir réécrire leur texte. La réécriture est une activité essentielle, elle permet aux élèves de prendre conscience qu'un texte n'est jamais parfait, qu'on peut toujours   l'améliorer. D'ailleurs les auteurs que nous rencontrons mettent souvent l'accent sur les brouillons successifs qu'ils font avant d'arriver à la production finale. Alors, eux-mêmes étant des "apprentis écrivains", il apparaît nécessaire qu'ils apprennent à réécrire leurs propres productions. Pour cela, ils ont besoin d'être aidés, la grille est un outil mais la présence de l'enseignant est souvent indispensable auprès de certains enfants. D'autres, plus autonomes, parviennent à améliorer leur premier jet rien qu'en se servant de cette grille.

• Ecrire un témoignage supplémentaire (qui n'apporte pas forcément quelque chose à l'histoire) : un professeur parle de certains enfants Doutreleau (au choix), un professeur qui les aimait bien ou un, au contraire, qui ne les aimait pas du tout.
  De même, on peut faire écrire un élève qui aimait bien les enfants Doutreleau, et un qui ne les aimait pas.
  Les élèves ont eu le choix de l'auteur du témoignage. Une élève a écrit le témoignage d'une petite fille du collège amoureuse de Yann, une autre celui d'une des filles de Faivre, un autre celui d'un manouche (qui vit à côté de la maison de Faivre et auquel Thierry Viard faisait allusion) etc...

  Ce pouvait être un travail par 2.

  Les enfants ont aimé parler des jumeaux à la tête carrée, Pierre et Paul. Ce sont les frères qui les ont le plus marqués.
  Ce qui était intéressant et difficile, c'était d'arriver à adopter le ton d'un professeur ou le ton d'un élève (plus facile pour eux bien sûr).

   

  exemple d'une production d'élève de CM1 (2005):

  Récit de Odette Bernard, 58 ans, retraitée.

  Quand j'ai voulu aller à la boulangerie, comme tous les jours, j'ai vu deux gosses sales, très sales, ils avaient des habits du moyen-âge, des chaussures toutes démodées, ils sentaient mauvais. Mais bon, ce n'était pas de leur faute. A mon avis, ils avaient plus de 13 ans, je suis sûre qu'ils étaient jumeaux, et là ils ont dit :
  - Bonjour Madame, on voudrait du pain mais on n'a pas d'argent.
  et Michèle a répondu :
  - C'est pas grave !
  Et elle leur a donné deux baguettes de pain. Quand ils sont partis, ils m'ont regardée et je les ai regardés, ils avaient un regard pâle, triste, j'avais presque envie de pleurer et j'ai dit à Michèle :
  - C'est bien d'avoir fait ça.
  Et elle m'a répondu :
  - Je sais Odette.
  Je n'avais jamais vu auparavant deux enfants aussi tristes, mais plein d'amour. Comme une idiote, je ne leur avais pas donné d'argent. Ce que je n'ai pas compris c'est qu'ils allaient en direction du bois. Mais en tout cas, ce n'étaient pas des enfants comme les autres.

D'autres témoignages... écrits par des élèves. Cliquez ici.