Les élèves ont travaillé par deux, certains ont décidé d'écrire des témoignages de personnes qui aimaient bien les enfants Doutreleau, d'autres qui les aimaient moins ou pas... Il n'était pas question ici d'ajouter des témoignages sur les enfants pendant leur voyage mais plutôt sur leur comportement avant leur fugue. On remarquera que les élèves ont été marqués par les jumeaux Pierre et Paul...
La difficulté était de parler à la manière de... un prof ne parle pas comme un élève... (application directe de ce qu'on a vu sur les registres de langue)

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Voici les productions des enfants :

Récit de Tom Duval, professeur de mathématiques, 32 ans

Yann était l'élève le plus timide que j'ai connu.
Il restait toujours dans son coin pendant les récréations.
Personne ne voulait jamais jouer avec lui.
Quand il avait des problèmes, ses deux frères, Pierre et Paul, les plus durs de la famille Doutreleau, venaient l'aider.
En classe, Yann ne parlait jamais mais travaillait beaucoup. Il était très rapide, comprenait vite. Bref ! c'était un excellent élève. Par contre, il ne m'adressait jamais la parole. Il refusait aussi de passer au tableau. Mais les exercices qu'il faisait sur son cahier étaient toujours justes.
J'avais eu ses frères, quelques années avant, qui eux, par contre, avaient beaucoup de difficultés et qui étaient très pertubateurs. Ils aimaient les récréations pour se battre avec quelques élèves. Ils n'écoutaient jamais rien.
Bref... Je ne sais pas où est parti Yann et je le regrette...

Récit de Marcel Ridot, collégien, 15 ans

Ils sont fous ceux-là. La première fois que j'ai rencontré Pierre et Paul, ils m'ont pété le dos et les genoux et je me suis retrouvé complètement défoncé. Pour prendre ma revanche, je les ai insultés, alors ils m'ont envoyé dans les WC des filles pour me claquer.
Après je ne les regardais plus, sinon ils me crachaient à la figure.
Puis, j'ai demandé l'aide de copains et malheureusement, ils se sont fait éclater la tête.
Alors quand j'ai su qu'ils étaient partis j'ai sauté en l'air, et j'ai crié "Yes, oh man !" et en sautant, j'ai heurté une branche...

Récit de Max Kadibouc, 42 ans, professeur de mathématiques

Moi, j'avais Pierre dans ma classe. Il était loin d'être un élève agréable. Les autres, je ne les connais pas, je ne les ai jamais eus.
Un jour, Pierre est arrivé en retard à l'école. Cela m'a énervé car ce n'était pas la première fois. Et puis j'avais dû mal dormir la nuit d'avant, je n'étais pas à prendre avec des pincettes. Donc, il arrive en retard. Il s'installe à sa place et se met à discuter avec son voisin. Comme si de rien n'était !  Je l'ai appelé au moins cinq fois avant qu'il m'entende. Et au bout de la sixième, j'ai commencé à crier de toutes mes forces :
- Pierre !!!
Pierre se demandait ce qui se passait, il regardait partout en paniquant, en croyant qu'il y avait le feu ou je ne sais pas...
On m'a entendu dans toutes les classes de l'étage.
Ensuite, j'ai dit :
- Pierre, tu vas corriger l'exercice qui est au tableau.
Il m'a répondu :
- Je ne sais plus ce qu'il faut faire.
J'ai hurlé :
- Tu ne sais plus ce qu'il faut faire, hein ? C'est plutôt que tu n'as pas écouté, comme d'habitude !
Cette journée commençait très mal et elle s'est finie aussi mal...
D'ailleurs, cet élève m'énervait prodigieusement tous les jours.

Récit de Joachim Nouba, 13 ans, collégien

La vie avec Pierre et Paul, ce n'est pas toujours facile.
C'est quand même cool. Un jour, ils m'ont dit :
- T'es cool toi et tu mérites une belle nana.
C'est pour ça que je les aime bien.
Pendant une semaine, ils m'ont défendu contre un grand qui se moquait de moi, à cause de mon nom. Il s'appelait "Jean Panard" je crois, alors y f'rait mieux de s'occuper de ses fesses...
Quand j'ai rencontré leurs parents, ça m'a fait tout drôle. Moi qui croyais que leur mère leur payait des cours de karaté... et bien ils n'avaient presque pas d'argent. Ça m'a quand même épaté.
Quant à leur petit frère on dirait un savant en miniature. Eux, ils sont loin d'être des savants ! S'ils m'entendaient, ils me casseraient les jambes !
Les frères Doutreleau, c'est pas du gâteau !