Chapitre 6 (lue par l'enseignante) en désordre...

 

Emmaüs est bien l’enfer puisque le diable en personne vient chercher l’un des leurs.
Aussi, quand Pierrot, un des deux chiffonniers d’Emmaüs, revient du camion avec un petit chariot à roulettes, Diego est soulagé.
« Ho ! Hisse ! Allez, mon grand, grimpe là-dedans. »
Arrivé en bas du jardin, Diego a juste le temps d’apercevoir un oiseau dans le ciel, quand il sent à nouveau les quatre mains qui l’attrapent et le hissent dans un camion blanc.
Les portes se ferment, c’est à nouveau l’obscurité. Des bribes de conversation arrivent tout de même jusqu’à lui :
Le second, Jeannot, plus âgé, porte une grosse barbe blanche. Il ressemble à ce père Noël qu’on avait collé sur sa porte l’année dernière.
A nouveau, Diego est trimballé sur le diable. C’est presque rigolo, surtout que Pierrot imite le bruit d’une voiture avec sa bouche.
Mais la réalité revient vite : il pénètre bientôt dans le hangar, sombre, glacial, poussiéreux.
« Où est-ce que je vais te mettre, toi ? » 
Une vingtaine de minutes plus tard, le camion arrive devant un immense hangar. Diego est ébloui par la lumière. Les deux hommes lui tendent les bras.
« Viens là, toi ! »
Le premier, Pierrot, est un jeune homme maigre aux cheveux roux.

- C’est tout ?
-     C’est tout.
-     Vous ne voulez pas qu’on en profite pour prendre votre four ? Il n’a pas l’air tout neuf !

Le chariot tourne dans tous les sens. Le frigo a le temps de voir des dizaines, des centaines de vieux meubles usés, cabossés, désossés.
« Ici ! C’est bien, comme ça je t’aurai sous la main. »

- Pierrot ?
-     Oui, Jeannot ?
-     Le diable. Viens avec le diable !
Le sang des meubles ne fait qu’un tour, les poils du balai se dressent sur sa tête. Ainsi, les légendes étaient vraies :

- Mon four ? Non, je vais encore le garder un peu. Mais c’est vrai qu’un jour il faudra que je me décide à jeter ces vieux meubles. Tenez, regardez ce buffet, je me demande vraiment ce que j’attends pour le balancer à la décharge.
- Vous nous rappellerez, dans ce cas !
- Ouais, promis. Bon, allez, salut, les gars !
- Au revoir.

Il auraient pu le remettre en ordre sans l'avoir entendu, si je leur avais donné le premier morceau... Il y avait suffisamment d'indices pour retrouver l'ordre. Nous avons souligné ces indices dans le texte. Comme mes élèves ont un niveau assez faible en lecture, j'ai préféré leur lire le passage avant. Je leur proposerai des textes en puzzle (sans lecture préalable) quand ils seront plus à l'aise avec la lecture.

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