Expression écrite à partir de la scène du renard...
"S'il te plaît... apprivoise-moi !"
Cette séance s'est déroulée en deux temps :
Dans un premier temps, les élèves ont repéré toutes les
phrases de vérité générale que prononçait le renard (valeur du présent de vérité
générale).
J'ai écrit ces phrases au tableau, puis ils ont recopié celle qu'ils préféraient sur
une feuille blanche, ils l'ont décorée, et nous avons réalisé un panneau d'affichage
avec toutes ces phrases...
Le langage est source de malentendus. On ne connaît que les choses que l'on apprivoise.
L'essentiel est invisible pour les yeux. On ne voit bien qu'avec le coeur.
On est responsable pour toujours de ce qu'on a apprivoisé...
Ensuite, nous avons relu le passage où le renard explique au petit prince tout
ce qu'il devra faire pour l'apprivoiser. Nous avons noté les actions au tableau :
"Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi."
"Je te regarderai du coin de l'oeil."
"Tu ne diras rien".
"Chaque jour, tu pourras t'assoir un peu plus près"...
A partir de cet épisode, j'ai demandé aux élèves d'écrire comment ils
avaient apprivoisé un animal.
Donc, on n'utilise pas le futur mais le passé composé et l'imparfait.
Le point de vue change, ce n'est pas celui de "l'apprivoisé" mais celui de
"l'apprivoiseur."
Ils ont écrit un premier jet, plus ou moins réussi. Parfois les textes ne relataient pas un apprivoisement car il était déjà fait... Alors, avant leur second jet, nous avons récapitulé ensemble ce qu'on pouvait faire pour apprivoiser un animal : la nourriture, la patience, les gestes, les paroles douces etc...
Leur second jet était nettement meilleur.
Voici un texte d'un élève de CM 1 :
Voici comment j'ai apprivoisé mon chat.
Tous les jours, je lui donnais à manger dehors, j'allais me cacher chez moi et je le
regardais par la fenêtre.
J'ai commencé à m'approcher un peu plus près pour le caresser mais il est parti.
Un jour, il a voulu rentrer dans ma maison. Je lui ai ouvert, il a vu que j'étais là,
alors je me suis caché, il a bien regardé et il est entré. Il a eu peur de mes parents
alors il s'est enfui dans la salle de jeux. Après, je suis sorti de ma cachette et j'ai
essayé de le caresser, il m'a mordu et il m'a griffé.
Le lendemain, j'ai réussi à le caresser.
Après j'ai joué avec lui, et il jouait avec moi.
Voici un texte d'une élève de CM 2 (le choix de l'animal était un peu osé mais.... drôle) :
Tout a commencé le jour où j'ai trouvé Saphira.
C'était une petit dragonne orpheline ! Elle était très sauvage, car quand j'ai essayé
de la prendre dans mes bras, elle s'est bien débattue ! (J'en garde des cicatrices) J'ai
dû la prendre par la ruse : des petits morceaux de viande jusqu'à mon habitation. Je
n'allais quand même pas abandonner cette pauvre créature sans défense qui allait se
faire manger en moins de deux secondes !
Je lui ai fait une petite niche dans ma chambre (avec difficultés, il fallait convaincre
ma mère !) Je voyais bien qu'elle ne pouvait pas vivre dans une petite cabane d'un mètre
carré. Alors je la sortais tous les jours, et j'en profitais pour lui déposer sa
nourriture dans un bol. Ca faisait déjà six mois que je l'avais et jamais je ne l'avais
touchée ! La seule fois que j'ai essayée de la caresser... oh, ma pauvre main ! Alors je
me contentais de la regarder de loin. Un jour, je me suis approchée un peu quand même.
Je l'ai fixée, elle m'a fixée (quel beau contact visuel !). Pendant quelques minutes,
j'ai regardé ses yeux profonds, j'ai sorti ma main de ma poche, je l'ai posée
délicatement sur ses oreilles et...elle a reculé précipitamment. C'était elle qui
décidait le moment venu pour que je puisse la caresser ! Mais de jour en jour, elle
s'approchait de moi, elle me regardait, elle me rendait patiente, car elle avait besoin
que je sois patiente. Et je l'ai été. D'ailleurs, deux mois plus tard, elle m'a léché
les doigts et j'ai caressé ses écailles luisantes comme des saphirs, c'est pour ça que
je l'ai appelée Saphira.
Maintenant, ça fait deux ans, et on fait plein de choses ensemble.