La réécriture d'un passage
(dans le texte de Michel Cordeboeuf)

La mort du comte est un passage qui n'a pas été très clair pour les élèves. Lorsque je leur ai demandé : à quel moment Raymondin tue-t-il son oncle ? Ils ont pensé, pour la plupart, que c'était au deuxième assaut du sanglier. Nous avons donc repris le texte et essayé de citer la phrase qui indiquait que Raymondin tuait son oncle en même temps qu'il touchait le sanglier. La phrase est la suivante :

" Raymondin se précipita sur l'animal et le frappa, mais son épée lui glissa des mains."

Or, il n'est pas dit clairement que l'épée glisse et touche l'oncle. Nous avons donc décidé de réécrire ce passage en ajoutant ce qui semblait nous manquer. Ils ont travaillé par deux.

Passage que les élèves ont réécrit : Tout à coup, une masse noire et écumante bondit des fourrés et s'abattit sur lui, le martelant de ses défenses. Raymondin se précipita sur l'animal et le frappa, mais son épée lui glissa des mains. Le sanglier lui fit front avant de charger à nouveau le comte qui geignait. Fou de rage, Raymondin ramassa l'épieu de son oncle et transperça la bête. Puis il courut vers le vieil homme.

Voici quelques exemples de leurs travaux :

Tout à coup, une énorme bête noire et baveuse surgit des broussailles et fonça sur le comte. Ryamondin se précipita sur l'animal et le tapa avec son épée qui, avec la transpiration, lui échappa des mains et atterrit dans la poitrine du comte. Le sanglier regarda Raymondin avant de réattaquer le comte. Le jeune homme prit l'épieu et donna un coup franc dans le dos de l'animal. Puis il courut vers le vieil homme.

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Tout à coup, une grosse bête se jeta sur le comte et s'énerva sur lui. Raymondin se précipita sur l'animal et le tapa avec sa grande épée. Mais celle-ci lui glissa des mains et tomba sur le comte. Le sanglier se débattit à l'aide de ses défenses et se releva. Pendant que le sanglier chargeait à nouveau le comte, Raymondin courut chercher l'épée et le tua. Puis il courut vers le vieil homme.

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Tout à coup, une énorme bête noire chargea le comte de ses défenses pointues. Raymondin se précipita sur l'animal, lui donna un coup d'épée. Mais l'arme touche le comte. Le sanglier chargea de nouveau le comte qui souffrait. Raymondin vit l'épieu qui était par terre, il le prit et l'enfonça dans le dos du sanglier. Puis il courut vers le vieil homme.

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Tout à coup, une énorme tache apparut avec de gros yeux rouges qui étincelaient dans la nuit. Elle chargea l'oncle en le frappant à coups violents de ses défenses. Raymondin se précipita sur l'animal et le tapa à coups d'épée mais celle-ci lui échappa et transperça l'oncle. Le sanglier était mort et le comte aussi.

Ensuite je leur ai lu la version de Michèle Perret : Le sanglier changea soudain de direction et courut sur le comte. Celui-ci voulut l'enferrer sur son épée, en profitant de la force de l'élan de la bête, mais le sanglier avait le cuir si épais qu'il semblait invulnérable. Le coup glissa et le comte tomba à la renverse. Raymondin se précipita alors au secours de son oncle et frappa de son épieu le sanglier qui chargeait. Hélas ! le coup glissa encore, l'épieu s'échappa des mains du jeune homme et atteignit au nombril le comte qui ne s'était pas encore relevé, le traversant de part en part. Raymondin reprit l'épieu et frappa le sanglier qui s'abattit, raide mort. Puis il se dirigea vivement vers son oncle pour lui porter secours : en vain, il était mort lui aussi.

Objectifs de cette séance :

- Comprendre qu'un même épisode peut être écrit de différentes façons, par conséquent une réécriture est toujours possible pour améliorer ou modifier un texte.

- On n'écrit pas de la même façon un album et un roman : la brièveté du premier demande à l'auteur un effort pour condenser les événements alors qu'on peut davantage les développer dans un roman.