Utilisation des temps du récit

passé simple/imparfait

 

Le chapitre 38 est au présent. Le temps de l'action du moment. J'ai demandé aux enfants d'imaginer que Le Chien racontait cet épisode fameux de l'arrivée de La Poivrée et du Grand Musc dans l'appartement, à ses petits-enfants, bien des années plus tard... d'où l'utilisation des deux temps du récit...

L'objectif est bien sûr d'utiliser à bon escient l'un et l'autre de ces temps.

Voici le texte au présent :

C'est La Poivrée qui entre la première sur le lieu du carnage. Il la regarde fièrement. Mais La Poivrée ne le voit pas. On dirait même qu'elle ne voit rien. Ce n'est plus la même Poivrée. Pas l'ombre d'une réaction. Elle est pâle comme la mort. Son visage porte les traces d'un chagrin inimaginable. Les larmes y ont creusé des ravins. Elle marche comme une somnambule sur les débris craquants. Elle se dirige vers la chambre de Pomme. Et Le Grand Musc apparaît à son tour. Là, Le Chien a un choc. Est-ce bien le même homme ? D'abord, il n'est plus du tout écrevisse. Ensuite, il a fondu : ses muscles se sont vidés. Son visage s'est creusé à faire peur, ses lèvres sont tendues et blanches, et ses yeux écarquillés sont luisants de fièvre. Lui non plus ne remarque rien de ce qui l'entoure. Il porte une vieille couverture dans les bras et se dirige à son tour vers la chambre de Pomme. Et Pomme ? Pomme ? Où est Pomme ?

Travail en deux temps :
- Tout d'abord, on le réécrit comme il l'est en changeant seulement les temps.
- Dans un second temps, on modifie les pronoms de façon à ce que ce soit bien Le Chien qui raconte cette scène, bien des années plus tard.

Ce qui donne, après les deux modifications :

C'est La Poivrée qui entra la première sur le lieu du carnage. Je la regardai fièrement. Mais La Poivrée ne me voyait pas. On aurait même dit qu'elle ne voyait rien. Ce n'était plus la même Poivrée. Pas l'ombre d'une réaction. Elle était pâle comme la mort. Son visage portait les traces d'un chagrin inimaginable. Les larmes y avaient creusé des ravins. Elle marchait comme une somnambule sur les débris craquants. Elle se dirigea vers la chambre de Pomme. Et le Grand Musc apparut à son tour. Là, j'eus un choc. Etait-ce bien le même homme ? D'abord, il n'était plus du tout écrevisse. Ensuite, il avait fondu : ses muscles s'étaient vidés. Son visage s'était creusé à faire peur, ses lèvres étaient tendues et blanches, et ses yeux écarquillés étaient luisants de fièvre. Lui non plus ne remarquait rien de ce qui l'entourait. Il portait une vieille couverture dans les bras et se dirigea à son tour vers la chambre de Pomme. Et Pomme ? Pomme ? Où était Pomme ?

Parfois on peut accepter l'un ou l'autre des temps du moment que l'élève justifie son choix.
Ce qui est intéressant, car il y discussion, on échange sur des points de conjugaison en mettant en avant le sens !!! (exemple : lui non plus ne remarqua rien, ou, ne remarquait rien)

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